DU VENDREDI 14 JUIN (19 H) AU VENDREDI 21 JUIN (14 H) 2019.
ARGUMENT :
Juriste de profession, Alexander Kluge, né en 1932, commence sa trajectoire d'écrivain au début des années 1960, puis se consacre au cinéma, après un stage chez Fritz Lang et sous l'influence de la Nouvelle Vague. En 1966, Lion d'argent à Venise pour Anita G. et, en 1968, Lion d'or pour Les Artistes sous le chapiteau : perplexes. À ses activités d'écrivain et de cinéaste, il ajoute ensuite celles de philosophe proche de l'École de Francfort — Espace public et expérience (1972), Histoire et entêtement (1981), écrits avec le sociologue Oskar Negt — et de producteur de télévision, à partir de la fin des années 1980, avec sa société DCTP à Düsseldorf et ses émissions sur les chaînes allemandes RTL et SAT 1. En 2000, paraissent les deux premiers volumes de sa monumentale Chronique des sentiments (plus de 5000 pages aujourd'hui), qui regroupe quarante années de production littéraire. Pour l'ensemble de celle-ci, il reçoit en 2003 le prix Büchner et le prix Adorno en 2009.
Kluge est l'une des grandes figures de la vie littéraire, artistique, intellectuelle et culturelle allemande des cinquante dernières années; il y incarne activement un projet de diversité culturelle à l'échelle européenne qu'on peut qualifier d'"hétérotope". Son œuvre, elle, intentionnellement polymorphe, s'essaye à une multitude de sujets et combine toutes les possibilités offertes par les techniques de représentation et les moyens artistiques de son siècle. Par là, elle résiste aux déterminations génériques et transgresse les frontières entre les médias, si bien qu'il paraît difficile d'isoler en elle les parts respectives du vidéaste et producteur régulier de magazines télévisés, du réalisateur d'une trentaine de films et de l'auteur d'une œuvre écrite, théorique et littéraire, d'une envergure impressionnante. On serait alors tenté d'appliquer à Kluge l'épithète d'"universel" et de voir en lui un "artiste en tout" ou même un "artiste total". Au risque d'oublier cependant qu'un ouvrage apparemment "monstrueux" comme Chronique des sentiments ne vise la totalité du monde qu'à travers la sélection et l'agencement de récits principalement courts et de thèmes très disparates, entre lesquels la concurrence le dispute sans cesse à la convergence.
À l'heure où la traduction récente de deux volumes de Chronique des sentiments (P.O.L.) permet au public français de prendre à son tour la mesure d'un artiste et écrivain longtemps négligé — bien qu'il fasse une place privilégiée à la culture française —, ce colloque voudrait mieux faire connaître son œuvre paradoxale, multiple par ses genres et ses supports et aussi "globale" que parcellaire, aussi encyclopédique que kaléidoscopique. La durée d'une semaine fournit une occasion unique de revenir, en présence de l'auteur, sur l'ensemble de son travail, avec trois visées principales : opérer un état des lieux; repérer et élucider quelques-uns des enjeux de l'interprétation de ses œuvres; se demander si son idée d'une "Renaissance européenne du XXIe siècle" peut représenter l'horizon de la vaste production qui est la sienne.
Juriste de profession, Alexander Kluge, né en 1932, commence sa trajectoire d'écrivain au début des années 1960, puis se consacre au cinéma, après un stage chez Fritz Lang et sous l'influence de la Nouvelle Vague. En 1966, Lion d'argent à Venise pour Anita G. et, en 1968, Lion d'or pour Les Artistes sous le chapiteau : perplexes. À ses activités d'écrivain et de cinéaste, il ajoute ensuite celles de philosophe proche de l'École de Francfort — Espace public et expérience (1972), Histoire et entêtement (1981), écrits avec le sociologue Oskar Negt — et de producteur de télévision, à partir de la fin des années 1980, avec sa société DCTP à Düsseldorf et ses émissions sur les chaînes allemandes RTL et SAT 1. En 2000, paraissent les deux premiers volumes de sa monumentale Chronique des sentiments (plus de 5000 pages aujourd'hui), qui regroupe quarante années de production littéraire. Pour l'ensemble de celle-ci, il reçoit en 2003 le prix Büchner et le prix Adorno en 2009.
Kluge est l'une des grandes figures de la vie littéraire, artistique, intellectuelle et culturelle allemande des cinquante dernières années; il y incarne activement un projet de diversité culturelle à l'échelle européenne qu'on peut qualifier d'"hétérotope". Son œuvre, elle, intentionnellement polymorphe, s'essaye à une multitude de sujets et combine toutes les possibilités offertes par les techniques de représentation et les moyens artistiques de son siècle. Par là, elle résiste aux déterminations génériques et transgresse les frontières entre les médias, si bien qu'il paraît difficile d'isoler en elle les parts respectives du vidéaste et producteur régulier de magazines télévisés, du réalisateur d'une trentaine de films et de l'auteur d'une œuvre écrite, théorique et littéraire, d'une envergure impressionnante. On serait alors tenté d'appliquer à Kluge l'épithète d'"universel" et de voir en lui un "artiste en tout" ou même un "artiste total". Au risque d'oublier cependant qu'un ouvrage apparemment "monstrueux" comme Chronique des sentiments ne vise la totalité du monde qu'à travers la sélection et l'agencement de récits principalement courts et de thèmes très disparates, entre lesquels la concurrence le dispute sans cesse à la convergence.
À l'heure où la traduction récente de deux volumes de Chronique des sentiments (P.O.L.) permet au public français de prendre à son tour la mesure d'un artiste et écrivain longtemps négligé — bien qu'il fasse une place privilégiée à la culture française —, ce colloque voudrait mieux faire connaître son œuvre paradoxale, multiple par ses genres et ses supports et aussi "globale" que parcellaire, aussi encyclopédique que kaléidoscopique. La durée d'une semaine fournit une occasion unique de revenir, en présence de l'auteur, sur l'ensemble de son travail, avec trois visées principales : opérer un état des lieux; repérer et élucider quelques-uns des enjeux de l'interprétation de ses œuvres; se demander si son idée d'une "Renaissance européenne du XXIe siècle" peut représenter l'horizon de la vaste production qui est la sienne.
DIRECTION :
Wolfgang ASHOLT, Jean-Pierre MOREL, Vincent PAUVAL
Avec la participation d'Alexander KLUGE
Wolfgang ASHOLT, Jean-Pierre MOREL, Vincent PAUVAL
Avec la participation d'Alexander KLUGE
CALENDRIER PROVISOIRE :
Vendredi 14 juin
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS
Soirée
Présentation du Centre, des colloques et des participants
Samedi 15 juin
ESTHÉTIQUES DE KLUGE
Matin
Muriel PIC : Lire Alexander Kluge : s'orienter dans les documents (ou l'expérience de l'enfant entêté)
Catherine COQUIO : Traitement(s) de la Shoah dans l'œuvre d'Alexander Kluge
Après-midi
Rainer STOLLMANN : La subjectivité, l'histoire et le poétique — trois lectures de la Théorie critique chez Kluge
Sylvie LE MOËL : Une "mémoire émotionnelle" productive : réception et transformation du genre opératique chez Alexander Kluge
Soirée
Esthétiques artistiques et littéraires, grand entretien avec Alexander KLUGE et Joseph VOGL
Dimanche 16 juin
KLUGE ET LES ARTS
Matin
Isabel HUFSCHMIDT : "L'intelligence de la plante du pied" — Alexander Kluge au Musée Folkwang
Gertrud KOCH : Alexander Kluge prend l'espace — les transformations du film à l'installation
Philipp EKARDT : Reinventing the Needle, Digitally. Tykwer, Vertov, and an Episode from Cinema Stories
Après-midi
Hilda INDERWILDI : Frères d'âge, "faiseurs d'images" et iconoclastes à l'ère de la mondialisation et du web 2.0. Les dialogues intermédiaux d'Alexander Kluge avec Gerhard Richter
Markus MESSLING : La colère. Spectres d'histoire chez Kluge et Baselitz
Christa BLÜMLINGER : Scènes et voix de l'aveu
Soirée
Alexander Kluge et les arts, grand entretien avec Hilda INDERWILDI, Jean-Yves JOUANNAIS, Alexander KLUGE, Gertrud KOCH et Julia MARCHAND
Lundi 17 juin
DIMENSIONS POLITIQUES
Matin
Herbert HOLL : Terre transperce monde
Gunther MARTENS : Alexander Kluge's paleopoetics of rescue
Après-midi
Georges DIDI-HUBERMAN : L'imaginaire du politique chez Kluge
Jean-Pierre DUBOST : Dialectique, déconstruction, désorientation : pratique esthétique et philosophie du sentiment chez Alexander Kluge
Richard LANGSTON : Georg Simmel, Walter Benjamin and Alexander Kluge's Twenty-First Century Arcades Project
Soirée
Grand entretien avec Alexander KLUGE et Georges DIDI-HUBERMAN
Mardi 18 juin
Matin
TRADUCTION-CONCEPTION
Vincent PAUVAL : Traduire (selon) Alexander Kluge
Table ronde, avec Frédéric BOYER, Jonathan LANDGREBE, Jean-Pierre MOREL et Vincent PAUVAL
Après-midi
DÉTENTE
Soirée
Alexander KLUGE & Éric VUILLARD : La guerre, la révolution et l'art de faire la paix
Mercredi 19 juin
Matin
HISTOIRES DE CINÉMA
Jürgen RITTE : "Histoires de cinéma" d'Alexander Kluge
Maguelone LOUBLIER : Entrelacement de lignes mélodiques et politiques dans l'œuvre cinématographique et audiovisuelle d'Alexander Kluge
Dario MARCHIORI : Formes, limites et réinventions du documentaire dans l'œuvre cinématographique d'Alexander Kluge
Après-midi
LES GRANDES RÉFÉRENCES : HISTOIRE, POLITIQUE ET LITTÉRATURE
Clemens PORNSCHLEGEL : De l'esthétique du droit chez Alexander Kluge
Wolfgang ASHOLT : Chroniques de Révolutions ? La place des Révolutions dans les Chroniques
Soirée
En commun avec le colloque parallèle "La revue Critique : passions, passages"
Jeudi 20 juin
LES GRANDES RÉFÉRENCES : HISTOIRE, POLITIQUE ET LITTÉRATURE
Matin
Jean-Pierre MOREL : Tchernobyl : un segment d'histoire(s) russe(s) ?
Andrea ALLERKAMP : Alexander Kluge : un auteur surréaliste ?
Après-midi
Kai NONNENMACHER : Éducation sentimentale : Kluge et Flaubert
Ulrike SPRENGER : Stéréoscopie historique : Alexander Kluge et Marcel Proust
Soirée
Projection d'un nouveau film d'Alexander KLUGE (première mondiale)
Vendredi 21 juin
Matin
Discussion générale avec Alexander KLUGE et conclusions
Après-midi
DÉPARTS
Vendredi 14 juin
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS
Soirée
Présentation du Centre, des colloques et des participants
Samedi 15 juin
ESTHÉTIQUES DE KLUGE
Matin
Muriel PIC : Lire Alexander Kluge : s'orienter dans les documents (ou l'expérience de l'enfant entêté)
Catherine COQUIO : Traitement(s) de la Shoah dans l'œuvre d'Alexander Kluge
Après-midi
Rainer STOLLMANN : La subjectivité, l'histoire et le poétique — trois lectures de la Théorie critique chez Kluge
Sylvie LE MOËL : Une "mémoire émotionnelle" productive : réception et transformation du genre opératique chez Alexander Kluge
Soirée
Esthétiques artistiques et littéraires, grand entretien avec Alexander KLUGE et Joseph VOGL
Dimanche 16 juin
KLUGE ET LES ARTS
Matin
Isabel HUFSCHMIDT : "L'intelligence de la plante du pied" — Alexander Kluge au Musée Folkwang
Gertrud KOCH : Alexander Kluge prend l'espace — les transformations du film à l'installation
Philipp EKARDT : Reinventing the Needle, Digitally. Tykwer, Vertov, and an Episode from Cinema Stories
Après-midi
Hilda INDERWILDI : Frères d'âge, "faiseurs d'images" et iconoclastes à l'ère de la mondialisation et du web 2.0. Les dialogues intermédiaux d'Alexander Kluge avec Gerhard Richter
Markus MESSLING : La colère. Spectres d'histoire chez Kluge et Baselitz
Christa BLÜMLINGER : Scènes et voix de l'aveu
Soirée
Alexander Kluge et les arts, grand entretien avec Hilda INDERWILDI, Jean-Yves JOUANNAIS, Alexander KLUGE, Gertrud KOCH et Julia MARCHAND
Lundi 17 juin
DIMENSIONS POLITIQUES
Matin
Herbert HOLL : Terre transperce monde
Gunther MARTENS : Alexander Kluge's paleopoetics of rescue
Après-midi
Georges DIDI-HUBERMAN : L'imaginaire du politique chez Kluge
Jean-Pierre DUBOST : Dialectique, déconstruction, désorientation : pratique esthétique et philosophie du sentiment chez Alexander Kluge
Richard LANGSTON : Georg Simmel, Walter Benjamin and Alexander Kluge's Twenty-First Century Arcades Project
Soirée
Grand entretien avec Alexander KLUGE et Georges DIDI-HUBERMAN
Mardi 18 juin
Matin
TRADUCTION-CONCEPTION
Vincent PAUVAL : Traduire (selon) Alexander Kluge
Table ronde, avec Frédéric BOYER, Jonathan LANDGREBE, Jean-Pierre MOREL et Vincent PAUVAL
Après-midi
DÉTENTE
Soirée
Alexander KLUGE & Éric VUILLARD : La guerre, la révolution et l'art de faire la paix
Mercredi 19 juin
Matin
HISTOIRES DE CINÉMA
Jürgen RITTE : "Histoires de cinéma" d'Alexander Kluge
Maguelone LOUBLIER : Entrelacement de lignes mélodiques et politiques dans l'œuvre cinématographique et audiovisuelle d'Alexander Kluge
Dario MARCHIORI : Formes, limites et réinventions du documentaire dans l'œuvre cinématographique d'Alexander Kluge
Après-midi
LES GRANDES RÉFÉRENCES : HISTOIRE, POLITIQUE ET LITTÉRATURE
Clemens PORNSCHLEGEL : De l'esthétique du droit chez Alexander Kluge
Wolfgang ASHOLT : Chroniques de Révolutions ? La place des Révolutions dans les Chroniques
Soirée
En commun avec le colloque parallèle "La revue Critique : passions, passages"
Jeudi 20 juin
LES GRANDES RÉFÉRENCES : HISTOIRE, POLITIQUE ET LITTÉRATURE
Matin
Jean-Pierre MOREL : Tchernobyl : un segment d'histoire(s) russe(s) ?
Andrea ALLERKAMP : Alexander Kluge : un auteur surréaliste ?
Après-midi
Kai NONNENMACHER : Éducation sentimentale : Kluge et Flaubert
Ulrike SPRENGER : Stéréoscopie historique : Alexander Kluge et Marcel Proust
Soirée
Projection d'un nouveau film d'Alexander KLUGE (première mondiale)
Vendredi 21 juin
Matin
Discussion générale avec Alexander KLUGE et conclusions
Après-midi
DÉPARTS