Willi Tobler et le déclin de la 6e flotte (Willi Tobler und der Untergang der 6. Flotte)
(78 min. ) (1972)
« La volonté de vivre se répand quand la terre s’arrête de tourner. »
Pendant la guerre civile galactique de l’an 2040. Willi Tobler (Alfred Edel) a une femme et deux enfants. Suite à un bombardement depuis le cosmos, il décide d’abandonner tous ses biens, sa femme et ses enfants, toutes ses résolutions et toutes vertus. Soulagé de ces fardeaux, il veut pourvoir à sa sécurité. Aussi se présente-il pour servir auprès de l’Amiral Bohm, dans un autre secteur spatial. Il devient immédiatement l’attaché de presse de la sixième flotte spatiale. Cet engagement finit par le prendre au piège. Les rapports de force changent. Willi Tobler n’a pas misé sur le bon camp de la guerre civile. Le juge de la cour martiale (Hannelore Hoger) le condamne à mort. Sécurité : nulle part.
« Ayant jusqu’à 16 heures pour décider quel camp de la guerre civile je soutiens, je viens d’entamer des études de philosophie. »
Acteurs : Alfred Edel, Hark Bohm, Kurt Jürgens
« La volonté de vivre se répand quand la terre s’arrête de tourner. »
Pendant la guerre civile galactique de l’an 2040. Willi Tobler (Alfred Edel) a une femme et deux enfants. Suite à un bombardement depuis le cosmos, il décide d’abandonner tous ses biens, sa femme et ses enfants, toutes ses résolutions et toutes vertus. Soulagé de ces fardeaux, il veut pourvoir à sa sécurité. Aussi se présente-il pour servir auprès de l’Amiral Bohm, dans un autre secteur spatial. Il devient immédiatement l’attaché de presse de la sixième flotte spatiale. Cet engagement finit par le prendre au piège. Les rapports de force changent. Willi Tobler n’a pas misé sur le bon camp de la guerre civile. Le juge de la cour martiale (Hannelore Hoger) le condamne à mort. Sécurité : nulle part.
« Ayant jusqu’à 16 heures pour décider quel camp de la guerre civile je soutiens, je viens d’entamer des études de philosophie. »
Acteurs : Alfred Edel, Hark Bohm, Kurt Jürgens
_____________EXTRA:
Remède de cheval
Le brave rédacteur de cinéma du ZDF qui voulait m’éduquer, sans d’ailleurs jamais perdre patience et me tenant pour « susceptible d’évoluer », me convoqua pour service à la rédaction nocturne le jour où le film Willi Tobler et le déclin de la 6e flotte était diffusé par la chaîne. Ce service répond aux appels téléphoniques qui parviennent à la rédaction nocturne pendant et après la diffusion d’un film. À peine sept minutes après le début du programme un premier appel en provenance d’un village au nord de Hanovre. Dans la foulée six nouveaux appels en file d’attente. Ce n’étaient pas des appels exprimant la satisfaction.
Je dus répondre à chacun des interlocuteurs sous l’œil du rédacteur de cinéma. Ce n’était pas comme dans les débats avec les spectateurs d’un cinéma, qui avaient payé leur entrée, s’étaient déplacés, venaient de suivre la projection dans son intégralité et qui, après ces divers efforts fournis de leur part, prenaient alors position au sein de la discussion ; ces spectateurs-là ne souhaitaient pas invalider leur activité préalable ; ils étaient prêts à entendre les réponses des réalisateurs. Ils défendaient mordicus contre la déception leur temps de vie investi. À l’inverse de cette robuste communauté installée devant sa télé et qui décrochait maintenant son téléphone.
Le rédacteur de cinéma Willi Segler n’était pas enclin à me faire grâce de la valeur éducative de ces appels dont il savait l’habituelle substance. Il escomptait qu’à l’occasion d’une prochaine collaboration j’allais moins prendre mes propres préférences artistiques comme point de départ pour tenir compte davantage de la résistance qu’une grande chaîne doit affronter, telle une mer houleuse.
- Et si quelque chose avait plu à tous ceux qui n’ont pas appelé ?
- Je ne crois pas.
Homme au grand cœur, le directeur des programmes du ZDF de l’époque avait accepté la diffusion de cette œuvre davantage en raison de ma visite personnelle que sur la base de sa propre évaluation du film (qu’il n’avait pas vu, ses collaborateurs lui ayant préparé des fiches). Le rédacteur de cinéma s’était quant à lui abstenu de toute résistance, notamment par curiosité de voir ce qui allait se passer si l’on montrait ce film sur la chaîne-phare ZDF.
- Avez-vous couché avec le directeur de la chaîne ?
- Bien sûr que non.
- Ce film est inacceptable !
- De quel moment du film parlez-vous ?
- De l’ensemble. Bonsoir (raccroche).
Il s’avéra que la méthode du montage filmique, qui avait fait ses preuves pour le cinéma, se prêtait mal à la réception télévisuelle.
Dans la nuit qui a suivi ce traitement de cheval je résolus de ne réaliser dorénavant que des films qui ne passeraient qu’en salles à moins d’être suffisamment ancrés dans la réalité pour ne faire l’objet d’aucun montage. Il me sembla que le montage visait à rendre manifeste quelque chose que l’on ne peut saisir directement parce qu’elle n’est pas constituée d’objets visibles. Cela valait par exemple pour une guerre dans l’espace, qui se prolonge des décennies durant et que je n’ai pas vécue moi-même.
Remède de cheval
Le brave rédacteur de cinéma du ZDF qui voulait m’éduquer, sans d’ailleurs jamais perdre patience et me tenant pour « susceptible d’évoluer », me convoqua pour service à la rédaction nocturne le jour où le film Willi Tobler et le déclin de la 6e flotte était diffusé par la chaîne. Ce service répond aux appels téléphoniques qui parviennent à la rédaction nocturne pendant et après la diffusion d’un film. À peine sept minutes après le début du programme un premier appel en provenance d’un village au nord de Hanovre. Dans la foulée six nouveaux appels en file d’attente. Ce n’étaient pas des appels exprimant la satisfaction.
Je dus répondre à chacun des interlocuteurs sous l’œil du rédacteur de cinéma. Ce n’était pas comme dans les débats avec les spectateurs d’un cinéma, qui avaient payé leur entrée, s’étaient déplacés, venaient de suivre la projection dans son intégralité et qui, après ces divers efforts fournis de leur part, prenaient alors position au sein de la discussion ; ces spectateurs-là ne souhaitaient pas invalider leur activité préalable ; ils étaient prêts à entendre les réponses des réalisateurs. Ils défendaient mordicus contre la déception leur temps de vie investi. À l’inverse de cette robuste communauté installée devant sa télé et qui décrochait maintenant son téléphone.
Le rédacteur de cinéma Willi Segler n’était pas enclin à me faire grâce de la valeur éducative de ces appels dont il savait l’habituelle substance. Il escomptait qu’à l’occasion d’une prochaine collaboration j’allais moins prendre mes propres préférences artistiques comme point de départ pour tenir compte davantage de la résistance qu’une grande chaîne doit affronter, telle une mer houleuse.
- Et si quelque chose avait plu à tous ceux qui n’ont pas appelé ?
- Je ne crois pas.
Homme au grand cœur, le directeur des programmes du ZDF de l’époque avait accepté la diffusion de cette œuvre davantage en raison de ma visite personnelle que sur la base de sa propre évaluation du film (qu’il n’avait pas vu, ses collaborateurs lui ayant préparé des fiches). Le rédacteur de cinéma s’était quant à lui abstenu de toute résistance, notamment par curiosité de voir ce qui allait se passer si l’on montrait ce film sur la chaîne-phare ZDF.
- Avez-vous couché avec le directeur de la chaîne ?
- Bien sûr que non.
- Ce film est inacceptable !
- De quel moment du film parlez-vous ?
- De l’ensemble. Bonsoir (raccroche).
Il s’avéra que la méthode du montage filmique, qui avait fait ses preuves pour le cinéma, se prêtait mal à la réception télévisuelle.
Dans la nuit qui a suivi ce traitement de cheval je résolus de ne réaliser dorénavant que des films qui ne passeraient qu’en salles à moins d’être suffisamment ancrés dans la réalité pour ne faire l’objet d’aucun montage. Il me sembla que le montage visait à rendre manifeste quelque chose que l’on ne peut saisir directement parce qu’elle n’est pas constituée d’objets visibles. Cela valait par exemple pour une guerre dans l’espace, qui se prolonge des décennies durant et que je n’ai pas vécue moi-même.