Travaux occasionnels d'une esclave
(1973) (87min)
« Donne-moi un point d’appui en dehors de la famille, et je soulèverai le monde. »
Quelques mois de la vie d’un couple marié avec enfants, tandis que les mouvements contestataires battent leur plein. Roswitha Bronski (Alexandra Kluge) se sent concernée par l’élan révolutionnaire. Pour commencer, elle prévoit des changements à l’intérieur de la cellule familiale (« la forme la plus réduite qu’un changement sociétal puisse revêtir est le déménagement »). Plus tard, elle se tournera vers des actions extérieures au cadre familial. Ce qui est plus facile pour elle.
« Roswitha ressent une force immense au fond d’elle-même, et elle sait par des films que cette force existe réellement. »
Acteurs : Alexandra Kluge (Roswitha Bronski), Bion Steinborn (Franz Bronski).
« Donne-moi un point d’appui en dehors de la famille, et je soulèverai le monde. »
Quelques mois de la vie d’un couple marié avec enfants, tandis que les mouvements contestataires battent leur plein. Roswitha Bronski (Alexandra Kluge) se sent concernée par l’élan révolutionnaire. Pour commencer, elle prévoit des changements à l’intérieur de la cellule familiale (« la forme la plus réduite qu’un changement sociétal puisse revêtir est le déménagement »). Plus tard, elle se tournera vers des actions extérieures au cadre familial. Ce qui est plus facile pour elle.
« Roswitha ressent une force immense au fond d’elle-même, et elle sait par des films que cette force existe réellement. »
Acteurs : Alexandra Kluge (Roswitha Bronski), Bion Steinborn (Franz Bronski).
_____________EXTRA:
Sens de l’attaque et coopération
Premier jour de vacances à la maison. Bettine se sent des forces nouvelles, elle entend remettre de l’ordre dans le foyer. Toute l’après-midi durant le gamin s’est nourri à même le réfrigérateur, maintenant il refuse de manger. Autour de 11 heures du soir la faim le reprend. L’époux de Bettine a mangé les betteraves rouges bouillies prévues pour le dîner destiné aux adultes. Non parce qu’il avait faim, mais parce qu’il s’ennuyait. Au lieu de s’entretenir avec elle. Elle se pointe dans le salon et lance : « T’es qu’un con ».
Le voilà assis dans le salon, blessé intérieurement, sa réponse est ostensiblement brève. Elle a encore de bonnes réserves de fureur toute fraîche, fureur dont elle serait susceptible de financer des changements profonds dans les rapports familiaux.
Elle passe en revue les sabotages du système que son mari offensé mettra en œuvre ce soir et dans les jours à venir. En ce qui la concerne, elle est capable de le supporter, même si cela ne contribue en rien au changement des rapports familiaux. Seulement, dans cet état-là il se montre rétif à tout apprentissage. Au bout du compte, les perturbations touchent avant tout les enfants, qui répondent à leur tour par des perturbations. Bettine reçoit la visite de sa meilleure amie. Celle-ci attend de Bettine qu’elle agisse en conséquence. Elles en ont parlé entre elles. Mais dans l’intervalle Bettine s’est rendue compte de l’impossibilité de dresser un bilan des questions annuelles à partir des menus tracas quotidiens (bien que les problèmes à l’échelle d’une année se comptent eux aussi à raison de petits conflits). Quand elle se met à en parler, son mari lui réplique sans ménagement : « Des bagatelles, tout ça. » Il faudrait qu’elle parle avec une dizaine de bouches en même temps pour donner suffisamment de poids à son idée, si elle veut terminer ne serait-ce qu’une seule phrase.
Résolution : mieux vaut qu’elle s’excuse du qualificatif de « con ». Elle le fait en apportant à l’homme sans dire un mot une boulette, ce qu’il accepte. « Le compromis est le dessein des plus sages. » Par contre : « Je me suis rendue ridicule. » Mais aux yeux de qui ? Au nom de quel principe ? « Le mien ou celui qui m’a été refourgué ? »
Sens de l’attaque et coopération
Premier jour de vacances à la maison. Bettine se sent des forces nouvelles, elle entend remettre de l’ordre dans le foyer. Toute l’après-midi durant le gamin s’est nourri à même le réfrigérateur, maintenant il refuse de manger. Autour de 11 heures du soir la faim le reprend. L’époux de Bettine a mangé les betteraves rouges bouillies prévues pour le dîner destiné aux adultes. Non parce qu’il avait faim, mais parce qu’il s’ennuyait. Au lieu de s’entretenir avec elle. Elle se pointe dans le salon et lance : « T’es qu’un con ».
Le voilà assis dans le salon, blessé intérieurement, sa réponse est ostensiblement brève. Elle a encore de bonnes réserves de fureur toute fraîche, fureur dont elle serait susceptible de financer des changements profonds dans les rapports familiaux.
Elle passe en revue les sabotages du système que son mari offensé mettra en œuvre ce soir et dans les jours à venir. En ce qui la concerne, elle est capable de le supporter, même si cela ne contribue en rien au changement des rapports familiaux. Seulement, dans cet état-là il se montre rétif à tout apprentissage. Au bout du compte, les perturbations touchent avant tout les enfants, qui répondent à leur tour par des perturbations. Bettine reçoit la visite de sa meilleure amie. Celle-ci attend de Bettine qu’elle agisse en conséquence. Elles en ont parlé entre elles. Mais dans l’intervalle Bettine s’est rendue compte de l’impossibilité de dresser un bilan des questions annuelles à partir des menus tracas quotidiens (bien que les problèmes à l’échelle d’une année se comptent eux aussi à raison de petits conflits). Quand elle se met à en parler, son mari lui réplique sans ménagement : « Des bagatelles, tout ça. » Il faudrait qu’elle parle avec une dizaine de bouches en même temps pour donner suffisamment de poids à son idée, si elle veut terminer ne serait-ce qu’une seule phrase.
Résolution : mieux vaut qu’elle s’excuse du qualificatif de « con ». Elle le fait en apportant à l’homme sans dire un mot une boulette, ce qu’il accepte. « Le compromis est le dessein des plus sages. » Par contre : « Je me suis rendue ridicule. » Mais aux yeux de qui ? Au nom de quel principe ? « Le mien ou celui qui m’a été refourgué ? »