Nouvelles de Stalingrad
Nachrichten von Stalingrad (90 min.) (2013)
Sur ce programme:
Pour la 6e armée allemande, la guerre éclair prend fin en 1942, dans le chaudron de Stalingrad. Ce film donne à voir des moments d’un enlisement qui fit perdre tout crédit au commandement allemand et à Hitler.
Sur ce programme:
Pour la 6e armée allemande, la guerre éclair prend fin en 1942, dans le chaudron de Stalingrad. Ce film donne à voir des moments d’un enlisement qui fit perdre tout crédit au commandement allemand et à Hitler.
_____________EXTRA:
Un épisode de la bataille de Stalingrad
« Le retour au pays ne s’achète pas »
A. Pouchkine
L’écrivain russe Constantin Simonov affirme : techniquement parlant aucune bataille de Stalingrad n’eut jamais lieu. La défaite de la 6e armée, soit la réduction lamentable d’une foule de 300000 soldats de la guerre-éclair en un ensemble désespéré de groupes épars (mais jamais d’individus), fut définitive dès la jonction près de Kalatch des groupes mobiles du sud et du nord appartenant à l’Armée rouge, c.-à-d. dès lors que l’encerclement était acté sur les cartes. Il ne manquait plus que l’ordre d’Hitler de garder la position pour fixer l’armée dans ce même schéma. Les véritables événements qui correspondent à la période du 19 novembre 1942 au 2 février 1943, représentent des détails : manger de la saucisse, se priver des jours durant, gérer les restes en forces humaines et en munitions, discuter au téléphone, retrouver ses propres hommes, rester allongé là pour blessure, rester à attendre sur les deux aérodromes du chaudron, dégager la neige, etc. C’était une multitude de faits, mais jamais une confrontation de camps ennemis que l’on pouvait appeler une bataille.
Dans cette accumulation de réel et d’irréel il arriva qu’un officier de réserve, proviseur dans une petite ville de Basse-Saxe adoré par la femme qu’il avait épousée en 1939, un major de la réserve avec une blessure superficielle à la saignée du bras, vint à l’aérodrome Gumrak ; le transpercement de sa peau ouverte de l’aisselle jusqu’au poignet, mais rien de très méchant, l’avait affolé. Le médecin du régiment avait soigné la blessure par un emplâtre. Il n’avait pas d’autres pansements. Il lui refusa l’autorisation de se faire exfiltrer du chaudron par les airs.
Voici que ce major de réserve s’était avancé jusqu’aux appareils Junker, qui quittaient à intervalles irréguliers le dernier aérodrome disponible dans cette misère. Dans son manteau il avait cousu la somme de 10000 Reichsmark en espèces. Sa femme appelait cela la « veste de secours ». L’homme en défit les coutures, après que sa peau était lacérée, ayant perdu le sens de la réalité il s’empara de la somme. Il voulait remettre cet argent à quelque pilote qui passait par là, si celui-ci l’acceptait en tant que passager grièvement blessé. Aux abords de l’aérodrome des explosions d’artillerie, que l’Armée rouge provoquait afin d’inquiéter les mouvements d’avion. D’où l’empressement, pour ne pas dire la panique du pilote. Probablement ne reconnut-il pas tout de suite la valeur de la liasse en billets de Reichsmark, de même qu’il tint la requête pour déplacée. L’échange d’argent contre un sauvetage n’était pas possible en ce lieu. Pas plus que, pour les même raisons – connaissance insuffisante de la situation, frénésie anxieuse – il n’entendait déposer plainte pour corruption.
Le major était donc sauvé pour l’instant. Il tenait la liasse dans sa main. Un gendarme de la police militaire qui patrouillait sur l’aérodrome s’était rendu compte de la chose. Lui, pour qui toute évacuation du chaudron était exclue, les gendarmes de camps étant condamnés à rester les derniers sur place, avait eu le temps de s’apercevoir du caractère inadmissible de la demande du major. À son désespoir l’homme fut arrêté puis fusillé le soir-même. La neige tombait, le crépuscule descendait pas à pas.
Un épisode de la bataille de Stalingrad
« Le retour au pays ne s’achète pas »
A. Pouchkine
L’écrivain russe Constantin Simonov affirme : techniquement parlant aucune bataille de Stalingrad n’eut jamais lieu. La défaite de la 6e armée, soit la réduction lamentable d’une foule de 300000 soldats de la guerre-éclair en un ensemble désespéré de groupes épars (mais jamais d’individus), fut définitive dès la jonction près de Kalatch des groupes mobiles du sud et du nord appartenant à l’Armée rouge, c.-à-d. dès lors que l’encerclement était acté sur les cartes. Il ne manquait plus que l’ordre d’Hitler de garder la position pour fixer l’armée dans ce même schéma. Les véritables événements qui correspondent à la période du 19 novembre 1942 au 2 février 1943, représentent des détails : manger de la saucisse, se priver des jours durant, gérer les restes en forces humaines et en munitions, discuter au téléphone, retrouver ses propres hommes, rester allongé là pour blessure, rester à attendre sur les deux aérodromes du chaudron, dégager la neige, etc. C’était une multitude de faits, mais jamais une confrontation de camps ennemis que l’on pouvait appeler une bataille.
Dans cette accumulation de réel et d’irréel il arriva qu’un officier de réserve, proviseur dans une petite ville de Basse-Saxe adoré par la femme qu’il avait épousée en 1939, un major de la réserve avec une blessure superficielle à la saignée du bras, vint à l’aérodrome Gumrak ; le transpercement de sa peau ouverte de l’aisselle jusqu’au poignet, mais rien de très méchant, l’avait affolé. Le médecin du régiment avait soigné la blessure par un emplâtre. Il n’avait pas d’autres pansements. Il lui refusa l’autorisation de se faire exfiltrer du chaudron par les airs.
Voici que ce major de réserve s’était avancé jusqu’aux appareils Junker, qui quittaient à intervalles irréguliers le dernier aérodrome disponible dans cette misère. Dans son manteau il avait cousu la somme de 10000 Reichsmark en espèces. Sa femme appelait cela la « veste de secours ». L’homme en défit les coutures, après que sa peau était lacérée, ayant perdu le sens de la réalité il s’empara de la somme. Il voulait remettre cet argent à quelque pilote qui passait par là, si celui-ci l’acceptait en tant que passager grièvement blessé. Aux abords de l’aérodrome des explosions d’artillerie, que l’Armée rouge provoquait afin d’inquiéter les mouvements d’avion. D’où l’empressement, pour ne pas dire la panique du pilote. Probablement ne reconnut-il pas tout de suite la valeur de la liasse en billets de Reichsmark, de même qu’il tint la requête pour déplacée. L’échange d’argent contre un sauvetage n’était pas possible en ce lieu. Pas plus que, pour les même raisons – connaissance insuffisante de la situation, frénésie anxieuse – il n’entendait déposer plainte pour corruption.
Le major était donc sauvé pour l’instant. Il tenait la liasse dans sa main. Un gendarme de la police militaire qui patrouillait sur l’aérodrome s’était rendu compte de la chose. Lui, pour qui toute évacuation du chaudron était exclue, les gendarmes de camps étant condamnés à rester les derniers sur place, avait eu le temps de s’apercevoir du caractère inadmissible de la demande du major. À son désespoir l’homme fut arrêté puis fusillé le soir-même. La neige tombait, le crépuscule descendait pas à pas.