L’attaque du présent sur le temps qui reste
Der Angriff der Gegenwart auf die übrige Zeit (106 min.) (1985)
« Intérieurement, il était plein d’images. »
Peut-on découper le XXe siècle en plans quadriennaux ? Quel rapport y a-t-il entre un commerce de vieux métaux et la culture ? Que peuvent les médias de masse ?
Une jeune femme médecin se sent inutile. Une famille est assise devant son ordinateur comme autour d’un poêle. Quelqu’un se hâte. Une éducatrice (Jutta Hoffmann) doit remettre aux proches l’enfant qui a perdu ses parents et dont elle s’est occupée pendant un an. L’accueil qu’on lui fait est tel qu’elle finit par ramener l’enfant avec elle.
Pour finir, l’histoire du cinéaste aveugle. Il a perdu la vue pendant le tournage et, n’y voyant plus rien, il tourne son meilleur film.
Le présent se donne de l’ampleur. Mais sans histoire préalable, sans l’avenir et surtout sans le conditionnel (mode du possible), il n’y a pas de réalité : l’assaut du présent sur le reste du temps.
« Intérieurement, il était plein d’images. »
Peut-on découper le XXe siècle en plans quadriennaux ? Quel rapport y a-t-il entre un commerce de vieux métaux et la culture ? Que peuvent les médias de masse ?
Une jeune femme médecin se sent inutile. Une famille est assise devant son ordinateur comme autour d’un poêle. Quelqu’un se hâte. Une éducatrice (Jutta Hoffmann) doit remettre aux proches l’enfant qui a perdu ses parents et dont elle s’est occupée pendant un an. L’accueil qu’on lui fait est tel qu’elle finit par ramener l’enfant avec elle.
Pour finir, l’histoire du cinéaste aveugle. Il a perdu la vue pendant le tournage et, n’y voyant plus rien, il tourne son meilleur film.
Le présent se donne de l’ampleur. Mais sans histoire préalable, sans l’avenir et surtout sans le conditionnel (mode du possible), il n’y a pas de réalité : l’assaut du présent sur le reste du temps.
_____________EXTRA:
Remise de l’enfant
Elle avait préparé plusieurs notices : particularités de l’enfant, habitudes d’hygiène, appétit, temps de sommeil, moyens pour le consoler. Elle indiqua ce qui attendait dans sa voiture en bas : lit, jouets, peluches et une photographie de la mère. Elle tenait l’enfant par la main.
Elle avait assumé cette responsabilité pendant la demi-année passée. Mais dans cette maison en cours d’emménagement, il n’y avait personne pour la prise en charge. La sœur de la mère tuée dans un accident, qui était censée désormais assumer la responsabilité de l’enfant, une femme d’affaires, en avait confié la réception à une domestique. Seulement cette jeune fille avait mille tâches supplémentaires à accomplir et semblait peu attentionnée. Peu impliquée, une concierge écouta ce que l’aide maternelle avait à lui dire.
- Quand vous portez l’enfant, vous devez emmener avec lui les peluches, sinon il ne mange pas.
- Cela ne pourra pas se faire, dit la concierge.
- Dans une heure il faudra le coucher pour sa sieste. Il y est habitué.
- Il faudra qu’ici ses habitudes changent.
- Que va-t-il manger à midi ?
La concierge présuma que l’enfant allait être nourri dans quelque restaurant non loin de là, elle supposait ainsi, car la cuisine n’était pas encore en service. L’aide maternelle voulut néanmoins attendre jusqu’à pouvoir livrer le compte-rendu de son expérience à une personne habilitée.
Remise de l’enfant
Elle avait préparé plusieurs notices : particularités de l’enfant, habitudes d’hygiène, appétit, temps de sommeil, moyens pour le consoler. Elle indiqua ce qui attendait dans sa voiture en bas : lit, jouets, peluches et une photographie de la mère. Elle tenait l’enfant par la main.
Elle avait assumé cette responsabilité pendant la demi-année passée. Mais dans cette maison en cours d’emménagement, il n’y avait personne pour la prise en charge. La sœur de la mère tuée dans un accident, qui était censée désormais assumer la responsabilité de l’enfant, une femme d’affaires, en avait confié la réception à une domestique. Seulement cette jeune fille avait mille tâches supplémentaires à accomplir et semblait peu attentionnée. Peu impliquée, une concierge écouta ce que l’aide maternelle avait à lui dire.
- Quand vous portez l’enfant, vous devez emmener avec lui les peluches, sinon il ne mange pas.
- Cela ne pourra pas se faire, dit la concierge.
- Dans une heure il faudra le coucher pour sa sieste. Il y est habitué.
- Il faudra qu’ici ses habitudes changent.
- Que va-t-il manger à midi ?
La concierge présuma que l’enfant allait être nourri dans quelque restaurant non loin de là, elle supposait ainsi, car la cuisine n’était pas encore en service. L’aide maternelle voulut néanmoins attendre jusqu’à pouvoir livrer le compte-rendu de son expérience à une personne habilitée.